lundi 30 juin 2008

Xian, les guerriers enterrés

Il y a 30 ans, peu de gens seraient passés par Xian. On savait plus ou moins que la ville avait été la capitale de 2 grandes dynasties et le point de départ de la route de la soie. Jusqu'à ce jour de 1974 où l'on découvrit la prodigieuse Armée enterrée. Depuis, la ville a hérité d'un des plus beaux aéroport en Chine, a dynamisé son économie et est devenue un haut lieu touristique.

On peut tout simplement retenir qu'il y a 22 siècles, plus de 500 000 personnes travaillèrent içi pendant 36 ans sur le tombeau de l'empereur et son armée de 6 à 7 000 guerriers (peut être plus).

En 231 avant J.C, un roi qui s'ennuyait dans son royaume, décida d'aller conquérir la demi-douzaine de royaumes qui jouxtaient le sien. 10 ans plus tard, son dessein était réalisé et il devint le 1er empereur d'une Chine unifiée, se proclamant Qin Shi Huangdi, "premier auguste empereur des Qin". Hanté par la mort, il aurait donné le premier coup de pioche de son tombeau, qu'il voulait grandiose, dès son accession au trône. Afin de le protéger pour l'éternité, il ordonna la construction d'une armée de guerriers en argile. Mesurant de 1,75 à 1,96m de haut, ce qui est très grand pour l'époque, ils sont faits de plusieurs parties, moulées et cuites séparement. Les pieds et les jambes sont pleins, les autres élements sont creux. Chaque chignon, chaque visage est différent.

En 1914, Victor Segalen, grand archéologue, écrivain-poète breton visionnaire, découvrit le tombeau de l'empereur et s'exclama: "Mais où sont-elles donc cachées, les statues antiques des Qin?". Elles étaient presque sous ses pieds, à 1,5 km du tombeau. Ce n'est qu'en 1974 qu'un simple paysan affairé à creuser un puits, tomba sur un curieux guerrier en terre cuite, puis un autre....En un peu plus de 25 ans, plus d'un millier de soldats ont été découverts sur ce site archéologique, et il en reste au moins autan si ce n'est plus à sortir. Les archéologues attendent des moyens plus perfectionnés de conservation avant de les dégager.

Dans un immense hall rectangulaire recouvert d'une voûte métallique (210m X 62m), la fosse n°1 permet de voir l'aile droite de l'armée. Elle se compose de 11 rangs de guerriers, plus une avant-garde et une arrière-garde. Les guerriers, en rang de 4, forment le gros de la troupe. Leurs 9 colonnes sont séparées par des murs en terre battue.





Une belle polychromie, aujourd'hui disparue, était appliquée aux soldats et à leur monture.

Le site fut pillé et brûlé par un général jaloux de l'empereur 4 ans après sa mort. Les galeries s'effondrèrent, causant de gros dégats.
Aujourd'hui, les archeologues continuent le travail de restauration.
Il leur faut aimer les puzzles!!!


La fosse n°2 présente l'aile gauche de l'armée; la fosse n°3, plus petite, ne contient qu'une centaine de soldats et des quadriges. Certains archéologues pensent qu'il s'agit du commandement de l'armée.


Enfin, le bâtiment des chars abrite 2 quadriges de bronze superbement restaurés, des guerriers (sur socle et dans une cage de verre) et des armes.





Nous n'avons pas regretté de faire le voyage en avion aller-retour dans la journée pour découvrir cet étonnant spectacle grandiose.

Au menu ce soir....

Pour palier le manque d'espace dans certains logements, ces derniers ne sont pas équipés pour la plupart de cuisine. On trouve donc beaucoup de possibilités de restauration, de la petite roulante aux stands de rue, en passant par les gargottes et les restaurants pour tous budgets. Voici un exemple de stands nocturnes de rue, un peu orientés "attrape-touristes" chinois et étrangers.



En ce qui nous concerne, nous n'avons pas été témeraires, nous avons juste gouté un genre de nems (acceptables) et le lait de coco.

Faites votre choix,
Etoiles de mer:

Oursins:


Huitres farcies (énormes):

Poissons et seiches:


Poulpes et cocons:


Mille pattes:


Scorpions de différentes tailles, les plus petits étant empalés vivants. Un jeune touriste américain a gouté un gros scorpion grillé. Il n'a pas trop fait la grimace:

Peau de porc (le porc chinois est noir):

Queue de serpent:

Au rayon légumes:



Les champignons:

Pour les desserts: fruits frais enrobés de sucre cuit ou noix de coco fraîches percées d'un trou pour y passer une paille.

Ou les classiques petits fours chinois à base de pâte de riz

Et pour la boisson, quoi de plus amusant qu'un jus de fruit vapeur?



Nous ne pouvions quitter Pékin sans avoir goûté sa spécialté, le fameux Canard laqué.

On nous apporte d'abord tous les accompagnements (petits batonnets de carottes, radis, concombre, oignons, sauces, etc...) et la boisson (la bière chinoise est très légère et désaltérante).


Le chef vient nous présenter la bête et avec beaucoup de dextérité commence la découpe.

En premier, la peau grillée qui est coupée en fines lamelles.


Ensuite, découpe de la chair en petits morceaux jusqu'à la carcasse, qui sera emportée pour faire un bouillon servi en fin de repas.

La découpe terminée, on va pouvoir commencer.


Comment manger le canard? On commence par les petits morceaux de peau grillés que l'on passe dans du sucre poudre avant de les manger. On prend une galette.



On la farcit de canard et de petits légumes au choix.

On essaye de rouler la galette avant de la tremper dans la sauce soja.


Et si tout va bien, on mange la galette sans faire tomber la farce.


Ensuite, on nous apporte la tête avec le bec puis le bouillon .


Ce plat est tout simplement délicieux! (dixit un amateur de canard).

Bon, après tout cà, vous choisissez quoi, menu 1 ou 2? j'attends votre commande....

dimanche 29 juin 2008

La grande muraille de Chine

"Celui qui n'a pas gravi la Grande Muraille n'est pas un brave" dit un proverbe celèbre. La muraille est un passage quasi obligé pour quiconque pose un pied en Chine. Elle ondule sur 6 700 km, soit 1/20ème de la circonférence de la Terre. En fait, il faudrait parler des murailles car il s'agit d'un ensemble de fortifications parallèles édifiées en différents endroits par des souverains successifs.Après des remparts édifiés au 7ème siècle avant J.C., la première grande muraille est née sur ordre de l'empereur Qin Shi Huangdi en 221 avant J.C.. L'ouvrage fut bâti dans le sang et la sueur par 300 000 soldats et 500 000 forçats, dont on dit qu'ils étaient enterrés dans les fondations lorsqu'ils tombaient au travail. On parle de 200 000 victimes. Elle était défendue par 1 million d'hommes. Elle a surtout joué un rôle défensif et n'a jamais arrêté une invasion. C'est à la mort de Mao que les autorités ont entrepris de restaurer de larges tronçons de la muraille, ce qui lui a valu de devenir aujourd'hui le lieu touristique le plus rentable du pays et de retrouver en partie sa majesté.
Les sites les plus connus pour la visite sont Badaling, Simataï et Mutianyu. Sur les conseils très avisés de Français de Shanghai, nous sommes allés dans un coin beaucoup moins touristique, plus sauvage, peu connu des touristes et des tours-opérateurs mais beaucoup plus agréable et où la muraille n'a pas encore été restaurée. Ce jour là, nous n'avons rencontré aucun touriste étranger, pas un seul car, juste quelques chinois qui venaient faire un tour du lac à pied ou en bateau et pique-niquer dans ce cadre enchanteur.
Nous avons loué les services d'un chinois parlant anglais qui se propose de véhiculer des personnes depuis Pekin jusqu'à la grande muraille et de les ramener. Il ne connaissait pas le site sur lequel nous allions aussi a-t-il fait toute la ballade avec nous.

Après plus d'1H30 de route, nous sommes arrivés à Huang Huacheng, petit village bloti au pied d'un barrage. Ce jour là, la place du village est très animée, il y a de la musique, des lampions et des banderolles tout autour, un notable du coin fait un petit discours pour l'ouverture de la fête aux chataignes qui sont exportées dans le monde entier.
Du village, on apreçoit au fond la Grande Muraille




Nous commencons notre ballade par le chemin qui mène au barrage. De celui-ci on aperçoit d'un coté le village en contrebas et de l'autre le lac sur lequel on peut faire des sorties bateau, mais aussi rejoindre en 3 minutes un point situé à moins de 1 km de notre destination finale, ce que nous découvrirons plus tard! Aucun regret car il fait un temps superbe, pas trop chaud, idéal pour la ballade qui est vraiment de toute beauté. Le chemin est très facile d'accès, il longe le lac en s'appuyant sur la colline. Après environ 1H15 de marche, nous arrivons à l'embarcadère. Une aire a été aménagée pour le repos et le pique-nique, juste en dessous de l'endroit où nous allons. Nous continuons notre chemin et arrivons sur une autre aire de pique-nique. Quelques chinois sont là, à profiter de la douceur des lieux, et nous voiçi aux pieds de la grande muraille, qui se trouve 100 mètres plus haut. Mais pour y arriver, il va falloir emprunter un chemin bien raide. Petit détail amusant: le chemin est barré par 2 grosses branches d'arbre et un vieux monsieur est allongé derrière. Il ne laissera passer qu'en échange d'un billet de quelques yuans. Il prétend être le propriétaire de ces terres. Nous ne pouvons passer qu'après avoir payé ce droit de passage. En fait, j'ai fait 3 fois la montée (et j'ai payé 3 fois!), une première fois avec notre guide chinois pour une reconnaissance, une deuxième fois avec Françoise et une troisième avec Laurence. Et au retour du dernier passage, il m'a encore réclamé de l'argent mais notre guide lui a bien fait comprendre que cà suffisait.




Nous voici enfin sur la Muraille! Le chemin de garde mène à une tour encore en assez bon état extérieur. La vue sur les alentours est superbe: on apercoit la suite de la grande muraille sur l'autre versant, le lac et les montagnes environnantes, sur 360 degrés. Impressionnant!







Après la séance photos, on revient à l'embarcadère pour prendre un bateau et rejoindre notre point de départ.

Avant de quitter le village, on fait un délicieux repas à la terrasse d'un petit restaurant local avec l'aide de notre guide. Les yeux pleins de magnifiques paysages, l'estomac bien rempli, les jambes fatiguées après plusieurs heures de marche et l'esprit rassuré (nous voilà des "braves"!), nous reprenons la route pour de nouvelles aventures.